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APONEM – Vente de l’atelier d’Olivier Mattei
15 décembre 2022
Atelier Olivier MATTEI ‒ 1ère partie (1963-2022)
HÔTEL DES VENTES DE CERGY-PONTOISE
41, RUE DES FOSSETTES 95650 GÉNICOURT
VENTE LE 15 DÉCEMBRE 2022 À 14 HEURES
EXPOSITION À L’ÉTUDE
Mercredi 14 décembre : 10 h-17 h Jeudi 15 décembre : 10 h-12 h
CATALOGUE DISPONIBLE SUR
www.aponem.com
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contact@aponem.com ‒ +33 (0)1 34 42 14 50
(LOTS 195 À 324)
Dans cette première partie de la vente de cet atelier, venez découvrir l’œuvre d’un artiste parisien qui nous a quitté en 2022, maitrisant la sculpture, la peinture, les mobiles et le dessin avec virtuosité, entre surréalisme, détournement d’objets et expressionnisme.
Olivier Mattei était originaire de la Drôme, où il a vécu jusqu’au début des années 1990. Ses ascendances sont Corse (où il se rendra chaque année), et Italienne. Après de brillantes études secondaires, il obtient en 1986 une Maîtrise en droit publique de l’Université de Grenoble. Il intègre par la suite la Mutuelle Générale de l’Environnement et Territoires (MGET) pendant 30 ans (1995-2015), en tant que chef de cabinet, puis la MGEN, jusqu’à son décès. Autodidacte, Olivier a toujours dessiné ou peint. Il a travaillé avec la plupart des médiums (gouache, aquarelle, pastel, huile). Il réalisait également des sculptures, des mobiles.
A l’âge de 14-15 ans, inspiré par des dessinateurs comme Ph. Druillet, Moebius, Tardi, Franquin (période « Idées Noires »), il créait ses propres bandes dessinées.
À la fin de l’adolescence, il commence à travailler à la peinture à l’huile, s’inspirant notamment des représentations de paysages de la Drôme de P.Palué. Par la suite, attiré par les œuvres des maîtres Flamands du XVIIe siècle puis par C. D. Friedrich, son travail s’est orienté vers la représentation de paysages (campagnards, maritimes, urbains) chargés de cieux tantôt clairs et lumineux, tantôt sombres et lourds, enfumés. Sur ce chapitre de la peinture des cieux une influence plus tardive fut celle de Turner.
Il fut beaucoup inspiré par La bataille de San Romano, de P. Uccello, qu’il réinterprétera à de nombreuses reprises. Il réalisait également des résines moulées, ou encore des sculptures et des mobiles en métal soudé formées d’assemblages de fils métalliques, de feuilles de métal, de résine. Il ne reven- diquait ici aucune influence.
Olivier Mattei était également nourri par la poésie. Les œuvres de Poe, de Mallarmé, de Baudelaire, l’ont constam- ment accompagné. Il composa un recueil constitué de la reproduction manuscrite du texte de La Métamorphose, de Kafka, accompagnée de peintures et de dessins, qui lui demanda une année. L’ensemble des œuvres qu’Olivier Mattei a créées présente une diversité thématique qui n’est qu’apparente : au fil des années apparaissaient de façon récurrente Autoportraits, Martyr de Saint Sébastien, Peintures de roses, paysages, scènes urbaines. Mais ces œuvres sont unies, dans leur diversité thématique et dans leur singularité, par l’image bouleversante qu’elles donnent de la perception de la souffrance du martyr. La personnalité d’Olivier Mattei s’est épanouie dans une relation forte avec le pouvoir créateur de l’imagination.
Il avait cette capacité de discerner l’essence, l’âme, de ce qu’il observait. Il était sensible aux beautés de la Terre, et démontrait une relation de percep- tion directe avec ce qui l’entourait. Olivier Mattei était une personne attentionnée, honnête, solide. Il n’admettait pas les faux semblants ni ce qui ressort de l’ornementation. Il faisait preuve d’une sensibilité aux besoins affectifs des autres, une compassion pour leurs douleurs. C’est peut-être pour cela que les gens lui accordaient, instinctivement, leur confiance.
Pour autant, il était assez secret, difficile à connaître, considérant sans doute que certaines expériences intérieures ne regardaient que lui.
En plus d’un sens fort de l’individualité, Olivier Mattei ressentait une méfiance vis-à-vis des collectivités, des masses sociales sans visage défini. Il existait en lui un conflit entre la crainte de ne pas être compris (malgré plusieurs sollicitations, il n’a jamais souhaité exposer ses œuvres) et le désir d’échange avec autrui (il avait un esprit de camaraderie que démontre sa vie professionnelle). Délaissant les aspects contingents du quotidien, Olivier Mattei a toujours privilégié tout ce qui est du domaine de la création.
« Olivier était curieux, intelligent, d’une culture immense, évoluant dans un univers qui lui était propre, souvent observateur du notre dont les rites semblaient régulièrement le surprendre.
Découvrir ses œuvres est un sacré voyage qui laisse entrevoir la complexité et la richesse de l’homme qu’il était.
Qui pouvait imaginer en la croisant dans la rue, derrière son « habit » d’intellectuel discret, cadre supérieur dans une structure de l’économie sociale et solidaire…qu’il promenait avec lui un tel monde intérieur ?
Olivier était homme de surprises et de contrastes. Son art l’est tout autant.
Il nous manque. »
Amandine A.
Amie et collègue.