C’est chez le collectionneur et mécène bordelais Gabriel Frizeau (1870-1938), rencontré en 1906, qu’André Lhote découvre la peinture moderne et plus spécialement l’oeuvre de Gauguin. Guy Marandet dans les Cahiers drômois (2004, n° 16, p.14) rapporte qu’André Lhote : “est étonné de voir accroché dans le grand bureau des oeuvres de Gauguin et Odilon Redon. Il admire ainsi cinq Gauguin : L’homme qui conduit un cheval dans une forêt, deux baigneuses de Tahiti, un dos de femme étendue, un paysage de Bretagne de 1894 et la fameuse toile « Que sommes nous? D’où venons nous? Où allons-nous ?» aujourd’hui au Musée de Boston. André Lhote donc va copier ces Gauguin dans les semaines qui suivent. “J’étais fauve d’instinct”, dira-t-il”.La toile épaisse est caractéristique des oeuvres de jeunesse d’André Lhote.Gabriel Frizeau commandera très régulièrement à André Lhote des copies d’oeuvres présentées dans des galeries parisiennes et qu’il souhaite acquérir ou de tableaux dont il souhaite se séparer. Il est ainsi question en 1913, d’une grande Baigneuse de 1898, très probablement cette Tahitienne de 1898, que Grabriel Frizeau cèdera à Léon Marseille, avant que ce dernier ne la vende au collectionneur danois Wilhelm Hansen en 1917 ou 18. La collection Hansen sera léguée au Danemark en 1951. Cette toile est actuellement conservée dans les collections du Musée d’Ordrupgaard près de Copenhague.C’est cette même Tahitienne de 1898 de Paul Gauguin, contemplée chez Gabriel Frizeau vers 1905 par le poète Saint-John Perse, qui lui inspira le poème L’Animale.