Robert DELAUNAY (1885-1941)
Paysage à Cernay, 1904
Huile sur toile, signée, située et datée en bas à gauche « juillet Cernay 04 ».
73 x 57 cm
Bibliographie :
– Pascal Rousseau, «Réalité, peinture pure » L’oeuvre de Robert Delaunay jusqu’en 1914, Thèse de doctorat,Université de Paris Sorbonne Paris IV, 1997, reproduit Tome III, fig. 2. et citée dans le Tome I, p.36
- « Robert Delaunay. De l’impressionnisme à l’abstraction, 1906-1914 », sous la direction de Pascal Rousseau. Catalogue d’exposition, Paris, Centre Pompidou, 3 juin-16 août 1999. Reproduit p.22
Une photographie de cette toile est conservée à la Documentation CGP/MNAM, fonds Delaunay.
Robert Delaunay peint ce paysage en juillet 1904, dans les jardins du Petit Moulin des Vaulx-de-Cernay en Seine-et-Oise, propriété de la famille Carlier, proche de Charles et Marie Damour, son oncle et sa tante. Il a 19 ans, il n’a suivi aucun enseignement académique, mais a été initié à la peinture par son oncle et formé dans les Ateliers du décorateur de théâtre Eugène Ronsin pendant deux ans (1902-1904).
L’année suivante, Robert présente pour sa deuxième participation au Salon des Indépendants, huit tableaux, dont quatre sont situés aux Vaulx-de-Cernay : L’Arressage (Vaulx-de-Cernay), effet de 11 heures ; Déjeuner matinal (petit moulin des Vaulx-de-Cernay, 7 heures du matin ; Lavoir des Vaulx-de-Cernay, effet de 4 heures ; Petit moulin des Vaulx-de-Cernay, effet de midi. Et au Salon d’Automne de 1906, il expose le Portrait d’Henri Carlier (MNAM en dépôt au Musée Fabre, Montpellier).
Cette toile, exécutée d’après nature dans le jardin de la propriété des Carlier, est inondée de soleil, l’artiste, souligne les contrastes d’ombre et de lumière. Sur une allée de sable bien dessinée, un chien blanc allongé, haletant, se détache dans l’ombre d’un arbre. L’artiste a vraisemblablement vu les dernières oeuvres de Claude Monet à la Galerie Durand-Ruel. Cette oeuvre, comme les premiers tableaux de chevalet de Robert Delaunay est sous influence impressionniste. En 1957, Robert Delaunay en donnait sa définition « Le mot impressionnisme, impression qui fut un mot donné par un peintre comme désignation à sa volonté de peindre ce qu’il ressentait des spectacles de la nature, à la manière d’un kodak, idéal et individuel ».